Habellion 3 Mise en voix

Les premiers sons chantés 

Le son est le résultat de la mise en vibration d’un objet par une action

Le son se propage, dans l’air par exemple

Ces principes s’appliquent à la voix, travailler sur l’émission vocale. La perception des vibrations dans le corps, la tête principalement (cavité buccale et sinus), sont ainsi à rechercher afin de se familiariser avec l’activité chantée.

Ici, il sera question d’être attentif aux phénomènes vibratoires relativement aux sons. 

Ne pas forcer, laisser le son naître : l’état de confort est à prévaloir.

Un son de gourmandise :

Activités  Modes Incidences Activités pas forcément en maternelles 
Un son de gourmandise
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Faites entendre le son gourmand « mmm » 3x de suite en prolongeant vers l’aigu
  • Inspirer avant de recommencer
Le « mmm » vient du ventre, et les vibrations vont au niveau du visage, dans les lèvres, les sinus. Le son est placé dans le « masque » (ensemble des muscles du visage nécessaires au chant). L’expression visuelle accompagne alors l’expression vocale.
  • En cercle, réaliser à chaque personne un son continu, qui va de plus en plus aigu (et l’inverse).
  • Avec un chef d’orchestre au centre du cercle qui place sa main en haut, milieu, bas pour inciter à la hauteur de voix de l’élève qu’il regarde.
  • Toujours en cercle, les élèves doivent tenir 10 seconde le son , un élève fait le tour du cercle et touche l’épaule d’un élève qui le réalise alors. Le chef doit montrer qui chante (ou le groupe tout entier peut montrer). Il ne doit y avoir qu’une voix à la fois.
Prolongation du précédent
  • Inspirez par la bouche
  • Prolonger « mmm » tant qu’on a de l’air
  • Choisir la hauteur d’un son de manière instinctive
  • Expérimenter plusieurs hauteurs de son
Prolonger le son bouche fermée afin de ressentir les vibrations dans le masque.
  • Découper des cartes avec des émotions dessinées en emoji dessus. Faire un « mm » correspondant à l’émotion. Reconnaitre l’émotion.
  • Sur ces cartes, dessiner des formes géométriques, des paysages, proposer des tableaux. Dessiner avec du son ce que ça représente et deviner en affichant au tableau toutes les cartes, celle que le chanteur interprète. Demander pourquoi sera très intéressant, ne pas stigmatiser si les autres ne trouvent pas mais souligner l’originalité.
Accrocher le son
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Chanter le son tenu « nn »en plaçant la pointe de la langue sur le palais dur, derrière les incisives supérieures.
  • Choisir la hauteur du son de manière instinctive
  • Soutenir le son tant qu’on a de l’air. 
  • Conserver la bouche ouverte pendant la durée du son
Développe les vibrations nasales, le son est accroché au niveau du nez et résonne davantage dans la boite crânienne

Si on place la main à plat au sommet du crâne on perçoit les vibrations

Facilement transposable en groupe, au coin regroupement de la classe, à condition d’avoir appris avant aux enfants comment placer la langue.

  • Jouer avec les sons de l’activité précédente et celle-là, permettre une identification. On peut arranger les activités précédentes et les combiner (par exemple pour le cercle et la personne qui tourne autour, toucher l’épaule une fois pour « mm » et trois fois pour « nn »)
  • Chercher des mots avec « nn » ou »mm » et allonger les consonnes démesurément
  • S’enregistrer sur ces sons et permettre un contrôle du volume , de la réverbération ou de la spatialisation en direct si on a le matériel. On pourra aller jusque’à créer des sample et des morceaux entier si le travail tourne autour de la musique du corps par exemple.
Mâchouiller le son
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Chanter un son tenu en alternant les « mm » et les « nn »
  • Choisir une hauteur instinctive 
  • Soutenir le son tant qu’on a de l’air
L’exercice sollicite de petits mouvements aller-retour des lèvres et de la langue, l’impression est de mâchouiller le son.

Cela peut faire penser au bourdonnement d’un insecte

Ne pas chercher à synchroniser les élèves si on le fait en groupe

Penser à créer un signal de fin

  • simuler des vols d’insectes
  • Soundscape d’un jardin (à associer avec une sortie, prendre enceinte, enregistreurs etc).
  • Axer sur le chewing-gum
  • Chercher les harmoniques
  • Associer les ouvertures de la bouche vers les voyelles i o ou
Arrondir le son 
  • Inspirer calmement par la bouche
  • chanter un son instinctivement dans le grave de la voix sur le son « o » 
  • Chanter le son tant qu’on a de l’air
  • Reprendre une inspiration
  • Rechanter un son sur « o » instinctivement dans le médium 
  • Reprendre une inspiration
  • Rechanter le même son dans l’aigu
Les trois hauteurs permettent trois sensations différentes à découvrir. Rechercher les sensations agréables, ne forcez pas. Si utilisation en échauffement, chercher des « ô » d’étonnement sans chercher à synchroniser. Le signal de fin peut être utile.
  • Suivant l’exemple du son frétillant inspiré du jeu saumon frétillant, marquer 3 couleurs en les associant aux trois hauteurs de son, au tableau. Distribuer des cartes (ou assimilé : un pdf qu’on fait tourner sur iPad) à des équipes de 4/5 et à chaque carte tirée, faire le son associé à la couleur. Les élèves doivent identifier quelle équipe fait le même son de sa carte et une fois fait, passer à la couleur suivante.
  • On suit une balle qui tombe (de nombreuses vidéos de balle ou de circuits de type domino avec balle existent ou sont à réaliser par les élèves) et on bruite.
  • On bruite un film de cascade de type Buster Keaton / Commedia dell’arte
Du bout des lèvres 
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Chanter un son tenu instinctivement dans le grave de la voix de l’enseignant sur les voyelles « i-u-é »
  • Prolonger sur « é »
  • Inspirer à nouveau
  • Rechanter le même son tenu dans le médium puis dans l’aigu
Cela donne l’impression de chanter du bout des lèvres, la bouche étant très peu ouverte, même pour « i » difficile à obtenir dans l’aigu. Glisser d’une voyelle à l’autre pour prendre conscience des mouvements des lèvres.

L’enseignant peut commencer à chanter pour initier et claquer des mains pour terminer.

  • Chant diphonique
  • Le faire contre une vitre , une feuille de papier
  • Utiliser le kazoo par opposition de perception musculaire
  • Tenter des polyphonies sur des accords, avec retards. Un jeu de direction avec la classe divisée en plusieurs groupes peut s’imposer.
Youyouter
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Chanter un son tenu dans le médium en répétant le plus grand nombre de fois et le plus vite possible la syllabe « you » ou « yo »
  • Inspirer 
  • Recommencer chaque fois plus aigu 
Utilisé au Maghreb lors des festivités pour manifester sa joie. Permet de se rendre compte des mouvements de la langue, agile et souple.

La durée dépendra de l’inspiration.

  • Concours de youyou les plus longs/forts
  • Cache cache youyou dans la cour, gymnase
  • S’en servir comme élément de construction d’un chant.
  • Rajouter le « L », le « A »
  • Antiquité grecque (Athéna), Lybie
  • Ponctuation d’un discours/chant/poème/scène etc. Créer des ponctuations de joie, de tristesse, de surprise, pour souligner l’événement ou l’émotion associée. Créer d’autre sons à d’autres hauteur pour ponctuer. Comparer avec la colorisation d’une image noire et blanche. Créer une vidéo avec des ponctuations d’images que l’on va sonoriser après ou avant.
Le poisson chanteur 
  • Inspirer calmement par la bouche
  • Chanter dans le médium un son en alternant « mm » et « a » sans saccades et sans brutalité.
  • Inspirer
  • Chercher d’autres hauteur d’abord dans le grave puis dans l’aigu
Différences de sensations vibratoires entre bouche fermée et bouche ouverte. Le « a » permet un contrôle de la mâchoire inférieure. L’idée du poisson permet de théâtraliser l’activité.
  • Changer les animaux et donc les sons (grenouille sur « oua », cheval sur « i » , une vache sur « e » un mouton sur « é » etc.) en gardant « mm »créer un zoo des sons. Créer un zoo imaginaire en inventant des cris d’animaux imaginaires.
  • Rajouter des consonnes au « mm » 
  • Créer un spectacle ou chaque voyelle déclenche une lumière ou une couleur. Faire correspondre le son à la lumière en cherchant la synchronisation ou pas.
  • On peut se servir de l’interrupteur de la salle de classe et tout allumer progressivement sur plusieurs sons.

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