Idées d’activités que je vais mettre en place lors des prochaines séquences en 5° .
Le principe en est le retour à l’objet avec une utilisation inspirée du numérique (elle-même inspirée de l’objet intellectuel). J’ai l’espoir d’y trouver chez les élèves une appropriation matérielle rapide et surtout de leur permettre d’acquérir un nouveau point de vue sur les formes, un code synesthetique afin qu’ils perçoivent leur monde de façon sonore et de façon symbolique, comme on le fait usuellement avec le sens de la vue. Pour faire simple, quand on voit un chien, on a des réflexes cognitifs liés aux émotions (de peur, de joie etc. ) et la perception qui s’en suit en est fortement orientée (on le trouve beau donc il est gentil/impressionnant/affectueux etc.). J’ai l’impression qu’on vit un peu tous les jours comme au moyen-âge où le beau est bon.
Par cette direction d’activité, peut-être pourrions-nous nous extraire de ce standard de réflexe intellectuel en étant créateur de notre propre code associatif et donc conscients de la nécessité de l’approfondissement et de la connaissance des choses/êtres, ce qui libérerait quelques espaces d’apriori souvent stériles dans nos relations au monde.
Pour finir, cela va engendrer une démarche de créativité contemporaine très inspirée d’Aperghis, Reich voire Anish Kapoor pour la seconde activité.
La première idée d’activité est un simple moment abstrait et sonore qui peut rappeler peut-être les directions de Montessori par le jeu autour de l’objet. L’appellation qui me vient en tête est « l’impression sonore ».
- Il s’agit de faire construire avec du carton de récup ou des feuilles de brouillon usées des cartes d’une taille environ A4. Pour la visibilité dans la salle car elles ont comme destination à un moment d’être sur le sol, la forme carrée me paraît la mieux pour l’instant, donc 21×21.
- On y place des couleurs ou des symboles simples. Des formes géométriques simples suffisent pour une identification immédiate (rond, triangle, carré, étoile, etc.).
- Chaque couleur ou/et forme est associée à une impression, à une émotion.
- On y associe alors par petits groupes (îlots ? nombre indéterminé encore) des gestes afin de provoquer chez l’autre la compréhension immédiate de l’impression de la carte.
- On le teste par groupe afin de maîtriser la rapidité d’association, ce qui laissera quelques bonus pour la partie en groupe classe.
- On dispose en commun par terre les carrés faces cachées dans la classe de façon linéaire d’abord puis complexe s’il y a maîtrise de l’activité (on peut imaginer des croisements où les élèves peuvent s’exercer avec 2 voire 3 cartes en même temps.)
- les élèves face à face jouent par binôme. Leur tour de jeu est immédiatement après l’arbitrage d’un duo (autoarbitrage visé) et après retournement de la carte par un des voisins.
- Le premier des deux à avoir associé le bon geste/son avec la couleur/forme de la carte a gagné. Le gagnant prend la carte.
- Une fois la classe passée (un tour de jeu devrait prendre à peine quelques secondes), on refait un tour en changeant de place. Mais c’est le gagnant qui pose la carte. Cet handicap de temps laisse à son nouvel adversaire quelques secondes précieuses pour effectuer le geste/son avant l’ancien gagnant.
- Soit on s’échange les cartes entre gagnants (je trouve l’idée peu intéressante voire inutile et injuste), soit on redistribue à chaque fois le jeu (je préfère cette idée car elle va quand même contribuer à augmenter les compétences des gagnants tout en pouvant faire naître les compétences des perdants de chaque tour.).
- Au bout de quelques tours on change d’activité, on revient par groupe. Il y a un « chef d’orchestre d’impressions » qui à chaque fois qu’il montre une carte obtient un « timbre d’impressions » et peut ainsi créer un univers sonore avec les codes de la direction d’orchestre ou/et du soundpainting tout en faisant exercer une multiplicité de gestes sonores simultanés.
La deuxième activité fera l’objet d’un article ultérieur.