Neurotransmetteurs concomitants au plaisir : sérotonine , ocytocine et dopamine. La musique produit les deux dernières. Le cortisol est concomitant de la peur, il bloque le fonctionnement du cerveau.
Le plaisir de faire est renforcé par la disposition à la préhension des choses : si l’objet est soumis à l’enfant, ce dernier l’utilise.
Activité du gribouillage musical : associer une phrase dite à une phrase rythmée sur un objet. Puis enlever les phrases dites.
Le fait de faire est plus important que de réussir (ou est une réussite en elle-même). Témoignage de Victor Wooten.
Expérience avec enfant, sur le Carnaval des animaux (lion). L’auteure a inventé des paroles qu’elle chante, l’enfant rugit après « le rugissement du lion ». L’enfant une semaine plus tard rugit au bon moment alors que la mélodie est reproduite mais pas les paroles. Il y a attente, concentration, connaissance et repère des composants musicales, du geste et surtout de la structure.
L’anticipation est donc la notion clef.
Activité : une phrase musicale longue se termine par stop, tout le monde s’arrête (« Shake and Stop » ici) . On peut jouer avec le fait de ne pas dire stop par un événement extérieur (le musicien s’endort), on observe que les enfants attendent. Il y a conformité avec la consigne. Quand on prononce « Stop » l’enfant doit garder son bâton en l’air sinon il joue sur le phrase émise ‘« I’m going to play , play, play etc » A chaque play, un coup, une note etc.
Impact sur la socialisation : deux expériences 2010 et 2014 sur deux tranches d’âges différentes. Les enfants pratiquant la musique ont davantage aider les autres (Trainor, 2014).
Expérience d’Aronoff : il faut s’adapter à l’enfant sur le rythme ou la hauteur tonale que l’enfant émet. Si l’enfant n’est pas capable de reproduire le modèle, il fait parfaitement que vous le rejoignez sur son émission. La synchronisation alors émise produit un effet de confiance et de réassurance très grand. Une fois synchronisés, c’est à l’adulte doucement d’aller vers le but recherché de façon très progressive.
Les routines, selon l’auteure, peuvent se dérouler en musique sans aucunement parler, rien qu’avec l’aide d’une mélodie se rapportant à l’action à faire.
Importance des routines, de la répétition dans le temps et de la manifestation de l’anticipation. Importance du jeu et de la « vie » ou déformation de la consigne pour entrainer d’autres expériences sensorielles, conceptuelles, ou même créatives.
Importance de la réaction de l’adulte et de la mise en condition de l’enfant pour le déclenchement hormonal.
Koelch, les 7C
1 contact social (connaissance intuitive de faire de la musique ensemble)
2 cognition sociale (interprétation de la valeur émotionnelle des chansons, interprétation des suggestions des enseignants)
3 co-pathie (terme propre à Koelch désignant l’empathie sociale, encouragement mutuel)
4 communication (non verbale car musicale)
5 coordination des actions (phase, danse, gestes)
6 coopération (attente, anticipation et entraide)
7 cohésion sociale (formation d’un groupe uni)
Système conceptuel cognitif des compétences recherchées et créées par la musique.
La quatrième année
Importance de la pensée transversale : faculté de reconnaissance et de création de sens alors que l’imitation ou la reproduction est différente. Un thème-prénom (Marianne) joué plus lentement, plus grave, par erreur va devenir pour un enfant : « c’est Marianne mais vieille ».
Cela incite à penser la musique en pratique avant de la conscientiser, d’expérimenter avant d’imiter. « Vieille » est ainsi beaucoup plus probant que « triste, gaie, entrainante etc ».
Importance de la pensée transversale (divergence) nécessaire aussi à la créativité.
79 Lakoff et Johnson, mettent en évidence la pensée analogique, symbolique.
Solmisation par le corps de la hauteur des notes sur do (accroupi) ré mi fa sol (debout)
Activité quotidienne pour retenir les notes Chaque hauteur du premier pentacorde est associé à une notion qui est interprétée. Do = do do mi no Fa = Fantôme etc. Le do et le sol à jouer en premier puis le fa puis mi et ré. Chaque phrase a un rythme associé au mot : Mi : mi mimimimi aouw (bondissant comme un chant, noire quatre double blanche). Chanter le nom de la note absolument plutôt que de la « dire ».
Importance de la pensée analogique (nécessaire aussi à la créativité)
Expérience de Kasuma : ce jeune garçon, quand une autre enfant lui devait deviner les notes qu’il jouait, il refusait les réponses. On lui disait « ré » il répondait « non, do », même si c’était ré. Au lieu de le gronder, l’auteure a inversé la posture en feignant d’être étonnée. Kasuma identifiait toutes les notes parfaitement à trois ans et demi. La musique devient le vecteur d’une relation au monde, le mensonge de l’enfant participe à sa construction.
Expérience de Maxime : il imite le pianiste du cours à ses parents quand il veut leur expliquer ce qui’l se passe en cours. Il mime complètement. Il reproduit ainsi l’expérience sensorielle, que ses parents selon lui pourraient avoir. C’est relatif à la théorie de l’esprit, on anticipe le système de pensée d’autrui.
Activité de lier conte et musique pour vivre la division mensuraliste : les enfants sont en cercle et l’enseignant : « je vais vous raconter une histoire qui se passe au fond des bois. Il y avait un homme terrible qui habitait une maison sombre et il y avait un grand vent qui passait dans les arbres. » les enfants se balancent de gauche à droite en cercle (pulsation). « Cet homme traquait les rondes » les enfants vont répéter les « Ron-on-on-des ». Puis ils vont se mettre en boule et rouler tous les quatre temps en disant « ron-on-on-de ». Si un enfant n’y arrive pas l’enseignant dit « oh une ronde perdue ».
« Et il trouva une ronde qu’il coupa ! » les enfants imitent l’enseignant qui tranche et c’est associé au mot « blan-che » . Une fois que la blanche est bien comprise et mise en place on peut aller plus loin. « Mais l’homme terrible revient et il tranche encore » (faire « bam » avec le bras qui descend) et les enfants lèvent la main en faisant « noire noire noire noire ».
Langage et musique sont liés. Le rythme permet l’acquisition de ce que la dyslexie met à mal (différence de gestion, de reconnaissance de certaines consonnes par exemple), il comble la cécité verbale (terme originel de la dyslexie 1977 Allemagne).
Importance de la comptine dans l’acquisition des compétences langagières.
L’auteure propose une « recette » de la comptine familiale :
1 deux séries de mots qui riment
2 un rythme entrainant
3 un sujet simple, un peu dramatique, impliquant l’enfant concerné
La lecture musicale en occident n’arrive que vers 7-8 ans, elle contient tous les signes comme une carte de géographie du son perçu. Mais ailleurs, en Inde par exemple, d’autres systèmes tout aussi rigoureux (et parfois plus complexes selon certains points de vue) ne se jouent et se transmettent qu’à l’oral.
Le débat entre transmission orale ou écrite n’a pas lieu d’être en musique. La forme du sujet musical étant son fond, la capacité de mémorisation n’a pas nécessairement besoin d’un écrit à moins de rester au stade écrit. Il n’y a donc pas de choix entre trace écrite ou trace sonore, et même la conception de trace tend à s’effacer en elle-même. Il faut par contre qu’elle soit véhiculée. Un peu comme si le travail d’un élève serait de devenir enseignant à chaque fois qu’un travail est donné. Même si l’école nouvelle a mis en évidence ce phénomène, le fait de rappeler que d’autres civilisations ont fondé leurs enseignements sur ce principe depuis des siècles au moins est vertigineux.