Nous recommençons l’audiobiographie pour la deuxième année et nous avons décidé d’améliorer cette expérience, ma collègue de français et moi.
Pour ma part, en attendant la fin de sa séquence, j’ai créé une activité autour du 21 octobre 2015, date à laquelle Marty McFly, le héros de la trilogie « Retour vers le futur » et autour de la très belle chanson de Guillo « Si j’étais Marty McFly ».
Il s’agit d’écrire par îlots, puis en groupe classe, une chanson sur les mêmes accords que Guillo (Do Sol Lam Fa) en imitant sa mélodie dans le couplet.
Après que nous ayons visionné le teaser créé pour l’occasion et s’être remis dans le contexte du film (beaucoup d’adolescents l’ont vu et apprécié), je laisse à un élève le soin d’expliquer le film et son synopsis.
Puis je leur pose la question « et vous que feriez-vous si vous étiez Marty McFly » ? Ils s’expriment quelques minutes et nous passons rapidement à une formation d’îlots sans rôles (délibérément ceci afin de garantir une expression tout à fait libre, spontanée, ce travail présentant un caractère intime qu’il me semble important de protéger au vu des moyens expressifs employés et des groupes).
En îlots, ils utilisent un traitement de texte et doivent continuer chacun la phrase « si j’étais Marty MacFly ». Le fait d’être en groupe facilite l’expression et permet une collaboration, sans entrer dans une intimité gênante ou trop privée. Puis je recueille leurs textes (en bluetooth sur Ipad mais on peut imaginer la même chose sur feuille , BYOD ou clef usb). Je précise la consigne d’anonymat : s’ils s’expriment sur un membre de leur famille ou un être cher, qu’ils ne marquent pas le nom mais l’appartenance comme par exemple « mon frère » « ma mère » etc. Je précise bien-sûr que le texte va être affiché sur l’écran par la suite aux yeux de tous et qu’ils peuvent coopérer. Je chronomètre enfin ce travail sur 10 minutes (en rajouter au besoin) en affichant le chrono en grand au tableau (par un widget mais on peut aussi mirrorcaster le chrono d’une tablette ou se servir d’une horloge s’il y en a dans la salle de classe, montre visible de tous, réveil etc.).
Je copie-colle tous leurs textes sur un document vidéoprojeté puis j’en chante, sur la mélodie de Guillo et sans avoir fait écouter la chanson auparavant, les premiers vers. Cette mélodie est rapide d’intégration, l’ambitus y est restreint et son rythme, simple. Les élèves l’acquierent avec simplicité et nous la chantons rapidement. Un constat arrive très vite, il faut agencer le nombre de syllabes à la musique. Nous revoyons ensemble ou découvrons s’ils ne l’ont pas encore vu la métrique poétique basique à savoir les noms des vers suivant leurs syllabes (pieds) comme alexandrins, octosyllabes etc.
Rapidement aussi, nous concluons à la nécessité des heptasyllabes. Nous retravaillons ensemble le premier quatrain car nous chantons les autres vers avec la mélodie du couplet de Guillo. Nous essayons en groupe classe d’exprimer la même idée que marquée premièrement avec cette nouvelle règle. Une autre règle s’impose, en chanson, nous pouvons contracter les syllabes et jouer avec les « e » muets par exemple, bref, nous pouvons transformer le rythme du phrasé.
J’arrête la séquence en leur indiquant d’écouter la version de Guillo sur padlet pour la semaine d’après.
La 2° semaine, après un rappel de la séance précédente, nous repartons sur ce travail en groupes et je leur propose d’ajouter s’ils le veulent des nouvelles règles. Le quatrain s’impose , de même que la disparition de « Si j’étais Marty McFly » à toutes les strophes. Nous manipulons alors le vocabulaire poétique directement. Toutes les classes ont choisi une strophe sur deux avec la phrase d’appel.
Nous rajoutons le principe des rimes et pendant 10 minutes environ (toutes les classes ont débordé sur 13-15 mn) nous retravaillons le texte. Si le travail n’est pas terminé (ce qui est arrivé sur quelques groupes), nous renvoyons les documents sur le document central comme la semaine passée et collectivement nous arrangeons la chanson tout en la chantant. On chante quelques secondes, on donne les idées quelques minutes en alternance.
Une fois le texte achevé, nous rechantons deux fois leur création et nous l’enregistrons. La nécessité de la diction apparaît (comme d’habitude avec l’enregistrement) , un élève me remplaçant à la tablette qui enregistre (L’IPad est en effet presque meilleur qu’un enregistreur de type dictaphone pro.).
Nous sommes arrivés au point d’enregistrement dans 2 classes quand aux 2 autres, elles ont terminé le travail, mais nous n’avons pas de prise audio correcte car nous avons commencé le travail interdisciplinaire Français – Musique autour de l’audiobiographie avec mon amie collègue. Ce travail tout à fait réjouissant , d’une source de plaisir importante pour les élèves et pour nous, sera retranscrit ici à la fin de notre séquence commune, car il a été très repensé depuis l’an dernier. Nous l’aurons terminé probablement pour les vacances de Noël.