L’autonomie 2 la question d’autorité

Entre inégalités individuelles et coopération collective : la question de l’autorité

Christophe Dejours

Si de ce chapitre, une observation entre la créativité et l’autonomie n’est pas centrale, il reste important pour moi à titre professionnel d’investir la question d’autorité. C’est une donnée qui revient souvent dans mon métier que de se remettre en question sur l’autorité que l’on veut incarner mais aussi impulser chez l’élève. Revisiter des fondamentaux dans une optique de mise en indépendance s’accompagne donc d’une revisite de cette notion. Elle est aussi doublement utile dans le cadre du changement de posture qu’implique une visite vers des pédagogies personnelles ou appropriées.

Les schémas présentés ici ne sont nullement ceux de l’auteur mais une interprétation personnelle.

Le point de vue de l’autonomie est ici l’émancipation. Pour saisir la dynamique entre sujet, travail et émancipation, il faudrait expliciter théorie du travail et théorie du sujet. Ici on s’en tiendra à  traiter

  • d’une seule dimension de la théorie du sujet qui concerne la question de l’identité et de ses rapports avec la reconnaissance
  • d’une seule dimension de la théorie du travail celle de la coopération.

Elles se situent à des pôles opposés :

  • avec l’identité on touche au singulier
  • avec la coopération on touche au collectif

Sans consentement à servir, pas de coopération. Avec, pas d’autonomie. Quid de l’obéissance ?

Le postulat de l’auteur est de prendre la définition kantienne de l’autonomie. Cependant, en tant que chercheur contemporain, il connait la distinction de l’être et de l’action. Son regard de soignant n’a pas les mêmes attributions que celui d’enseignant et il est heureux alors de lire cette superbe réflexion à travers ce prisme bienveillant, où la définition même de l’identité a une fonction en-soi (qu’il distingue d’une fonction propre ex-mundi ou sociale par sa distinction d’une valeur), celle d’assurer la sauvegarde de l’individu. La dichotomie de l’autonomie apparaît naturellement donc dans sa problématique, même si elle n’est pas définie par un processus dont il n’est pas question ici.

Travail, reconnaissance et identité

L‘aliénation est première en psychodynamique du travail. L’identité est l’armature de toute crise psychopathologie, toute décompensation est centrée par une crise d’identité, qui elle même incertaine, incomplète et imparfaite chez la plupart des humains. On peut même douter de sa propre identité et la rechercher dans la considération des autres (Hegel, Sartre).

Honneth : lutte pour la reconnaissance. Il y a des articulations entre « connaissance » et « intérêt » (Habermas) et l’intérêt pour l’émancipation.

Pour l’identité, la reconnaissance qui porte sur le faire est opérante, sur le travail, sur sa qualité, sur son utilité. Il y a recherche de l’accroissement de l’identité. Travailler c’est ainsi se transformer.

Coopérer c’est adapter ou « interpréter » les ordres ou encore la coordination. Cela repose sur une série d’accords, de règles que les travailleurs élaborent ensemble dans le cours même du travail. Au coeur de cette pratique il y a la délibération collective qui exige de mobiliser des aptitudes comme parler et écouter. C’est la loi déontique (formalise les quatre caractéristiques d’une loi : obligation, interdiction, permission et facultatif. Leibnitz 1670).

Participer à cette loi déontique implique des risques et donc de perdre des avantages vis à vis des autres membres :

  • révéler ses savoir-faire, ses trouvailles, son ingéniosité
  • se les faire dérober
  • perdre sa position stratégique
  • faire l’expérience de son incapacité à formuler distinctement son opinion, soutenir une position, justifier ses préférences

Pourtant si les travailleurs s’impliquent, c’est qu’il y a un gain en échange de la contribution substantielle. C’est la reconnaissance.

Elle est fondée sur trois épreuves de jugement que constituent :

  • le jugement d’utilité
  • les deux jugements de beauté : conformité avec les règles de l’art et originalité de style dans les solutions

La reconnaissance apporte :

  • appartenance à un collectif ou à une communauté
  • identité singulière

L’expérience du travail apporte une médiation pour construire l’identité ( accroitre sa robustesse psychique et s’accomplir dans le champ social), ce qui est un moyen puissant de conjurer l’angoisse, le ressentiment et la violence.

Les considérations tierces n’ont pas de place ici, il n’est pas question de discuter le dévoiement de la structure sociale, mais l’auteur va, par le traitement de son sujet, mettre en place les gardes-fou qui l’empêcheront d’y insinuer la polémique, en particulier dans le chapitre sur l’amour et l’autorité, ainsi que celui sur la dépendance. Il y a de quoi faire avec des remises en questions personnelles ici, et avec le refus, la dénonciation ou la lucidité que permettent de telles observations sur les différentes applications de l’autorité que chacun observe au quotidien. L’éducation se distinguant du dressage comme l’autorité se distingue de l’autoritarisme, il conviendra alors de se demander si l’autorité se transmet dans l’apprentissage. Si oui, alors il est le devoir de l’institution de proposer un enseignement où chacun peut, au terme reconnu par la société elle-même, se sentir en maîtrise de soi et des outils pour penser et agir dans le monde. Ainsi, l’autonomie peut rejoindre la création dans le sens où notre société attend d’elle-même sa propre mutation. Il sera alors important d’en cerner les directions tout autant que cerner en nous-mêmes ce qui nous pousse à nous rendre autonome, principe de morale hégélien que nous avons vu dans l’article précédent. Permettre à chacun de se connaître tout autant que connaître le monde en devenant créateur de et sur ce même monde assurerait-il l’émergence d’une morale citoyenne ? 

 

les ambiguïtés de la reconnaissance en clinique du travail

Pour le psychopathologiste, l’identité n’est pas une valeur, elle est seulement vitale.

Pour le philosophe la lutte pour l’identité est analogue à la lutte pour la vie ou la survie (Arendt).

A ce titre la lutte pour l’identité s’opposant à l’action est potentiellement suspecte.

La reconnaissance ne donne aucune garantie d’acheminer le sujet vers l’autonomie, au contraire il peut en dépendre et aller jusqu’à la décompensation, la dépression s’il en est privé au sein de son groupe.

La lutte pour l’identité constitue plutôt une vulnérabilité qui se traduit par une tendance à l’opportunisme ou à la soumission, par perdre de perdre la reconnaissance dont e sujet ne peut se passer de peur de perdre son intégrité psychique. C’est la psychopathologie de la solitude.

Ici, c’est la peur de se priver de reconnaissance (parias, victimes d’ostracisme, de racisme, discriminations, privation d’emploi etc)

Ne pas pouvoir endurer la perte de reconnaissance c’est le risque de créer un opportunisme prêt à trahir le sens moral et les valeurs. La peur de la solitude pourrait être le principal ressort psychique de la servitude volontaire et de la disposition à participer au mal.

Derrière le tribun et le héros il y a parfois une identité fragile ne tenant que par la reconnaissance et non par l’autonomie, l’identité est prête à céder la place à la servilité la plus médiocre.

Derrière l’autoritarisme il n’y a parfois qu’un vil couard ( comme l’opéra bouffe : la servante maitresse ).

Mais parfois il y a capitalisation, évolution et autonomie. Deux termes philosophiques se distinguent :

  • identité comme dépendance de la reconnaissance
  • ipséité comme identité où se conjuguent le sujet psychologique et le sujet moral doué d’autonomie subjective.

Cependant l’ipséité ne peut exister qu’avec le gain de la lutte pour l’identité.

Il faut donc reconnaitre le « faire ». La coopération peut prétendre à servir la banalisation du mal dans une forme dévoyée. Il faut afficher des objectifs complémentaires comme l’articulation de l’espace de délibération interne à l’organisation du travail à une politique de la vie, subjective et absolue.

Jonction avec la morale hégélienne, principe d’universalité relatif au particulier. Il est intéressant maintenant de traiter avec la coopération, nécessaire lieu d’apprentissage d’une vie collective où chacun peut émerger en tant qu’acteur et créateur, en tant que co-acteur et co-créateur, dans une recherche d’équilibre du au travail sur l’ipséité. La pédagogie de projet et la pédagogie coopérative apparaissent être des outils majeurs dans cette visée de construction.   Expliciter ces termes les conséquences des renoncements au citoyen m’apparait fondamental dans notre société où le collectivisme et l’individualisme prennent corps. La déstructuration de l’identité que proposent les phénomènes de bashing, la mise en valeur de l’ironie et du cynisme comme expressions d’impuissances à vivre avec l’inégalité pousse l’autorité à répondre aux interrogations du système démocratique. La place de l’autorité dans sa contestation doit être pensée aussi dans la gestion de l’échec. Il m’apparait nécessaire de former à l’autorité et à la prise de responsabilité, l’attribution de rôles étant une première réponse pédagogique à cette problématique. Le fait de changer de rôle est donc très important, il faut donc chaque fois les teinter de désir. La création de rôles par les élèves me semble alors nécessaire à terme, une fois que les mécanismes de coopération sont familiers. Une autorité de « conseils », mobiles et changeants, me paraît être possible en inclusion d’une pédagogie, comme on l’inclut dans les établissements dans l’apprentissage de la vie citoyenne.

Travail et autorité

la coopération possède un réel pouvoir déliaisant qui exige un mouvement de compensation inverse dans l’accord. Il n’y a jamais de consensus de fait, il faut recourir à l’arbitrage. C’est la qualité d’un chef. C’est la capacité à assumer dans la durée face à ses subordonnés, la responsabilité de ses décisions et leurs conséquences.

Difficulté : risque de dédifférenciation, c’est à dire revenir à une voix comme les autres. Il lui faut une augmentation qui lui confère un statut différent des autres, un supplément. Ce supplément c’est l’autorité.

L’autorité se fonde sur l’écoute, puis sur l’expérience ou la connaissance des activités des membres du collectif. Son autorité est alors acceptable par les subordonnés. Si le chef apporte son aide, alors l’autorité est reconnue. Enfin lorsque la supériorité technique, intellectuelle ou humaine du chef est avérée, l’autorité est alors soutenue.

Autorité et inégalité

L’autorité fondée sur la compétence professionnelle est un moyen persistant d’accroitre la concorde. Elle se distingue de l’autorité octroyée par le statut en ceci que cette dernière est conférée par le haut.

L’autorité nait dans un acte d’acceptation et de reconnaissance et non dans un acte de soumission et d’abdication de la raison. Nous reconnaissons que le jugement de l’autre nous devance, qu’il a prééminence sur le notre. ( Gadamer par d’Allonnes)

Elle ne s’impose pas mais s’acquiert. L’autorité n’a aucun rapport avec l’obéissance, elle repose sur la reconnnaissance.

C’est une notion inégale. L’équité et la justice compensent les effets nocifs de l’inégalité mais pas de vaincre l’inégalité.

L’autorité serait le truchement par lequel l’inégalité devient acceptable. Elle requiert le consentement mais pas la soumission. L’autorité implique l’alliance et sublime l’inégalité.

La phase d’incarnation de l’autorité

Le consentement repose sur des qualités supérieures mais les modalités et le contenu de cette reconnaissance doivent être précisés.

L’autorité a besoin d’incarnation, elle a besoin de passer par un corps. Le sujet engage son ipséité (sujet moral) son identité (sujet psychique) voire son intégrité psychique pour les travaux dangereux. Celui qui n’est pas réduit à l’état de soumission se doit donc au moins par moments de remettre en question l’autorité pour en vérifier la légitimité. Cela implique des affrontements périodiques qui eux aussi sont incarnés. L’autorité réduite à des instituions ou à des idées ne perdure pas.

La défection de l’autorité commence par l’absence de la personne qui l’incarne ou son inaccessibilité.

La reconnaissance d’une personne, ad hominem, est nécessaire. C’est une reconnaissance d’une supériorité qui confère un pouvoir non pas tant sur moi que sur mon faire ou mon agir ou dans  ses limitations.

C’est un point à distinguer mais c’est un point délicat, sachant que la construction même de cette identité repose sur le « faire » ou l' »agir ». Il s’agit alors d’observer une rigueur de langage dans l’immédiateté de la relation à l’élève, où sa personne se distingue de son travail, ce qui renvoie à une gestion personnelle de la tension. Proposer des lieux de paroles pour les enseignants avec un expert régulateur régulièrement me parait être important ? Il m’est très étonnant que cela ne soit pas mis en application dans une société où « produire » est l’une des valeurs première et où chaque citoyen sort de l’école. De même, la mise en valeur d’un travail doit être pensée comme ressource du travail suivant si le but en soi de toute créativité est de se penser comme achevé et à la fois pattern. Une mise à disposition non pas que et prioritairement des ressources des enseignants mais des travaux d’élèves de toute sortes serait peut-être pertinente ? Cela m’engage à repenser ma pédagogie non pas comme spiralaire pour moi, mais spiralaire pour l’élève lui-même. Apprendre à apprendre, apprendre à apprendre à créer et apprendre à apprendre à créer à partir des créations précédentes propres ou extérieures. C’est à dire, discerner les éléments constitutifs des oeuvres elles-mêmes non pas en rapport avec leurs perfections (oeuvres des maîtres) mais sur la base de leur re-créations. L’auto-évaluation peut alors proposer en plus de son regard de comparaison par rapport à l’attendu ou l’existant, une proposition de construction de l’ipséité.

Autorité et amour

confusion possible entre autorité et amour, justement due à sa phase d’incarnation. L’amour relève de la séduction l’autorité de la reconnaissance. Celui qui incarne l’autorité risque de la perdre, c’est pour cela que celui qui l’exerce recherche constamment à stabiliser son prestige. Recourir à la séduction permet d’augmenter l’autorité et de la stabiliser.

Inconvénient, elle ouvre la porte de la démesure donc la forme extreme est la soumission de la fascination. Il y a risque d’usurpation à l’autre.

Par le bas, le risque consiste à remplacer la reconnaissance par l’amour. Par le haut, la légitimité par l’usurpation.

La quête d’augmentation de l’autorité peut trouver d’autres voies que la séduction, l’amour et la fascination.

Dans son incarnation, le chef doit mettre à distance sa personne et l’autorité dont il se sait être seulement le dépositaire et non le créateur.

Le deuxième risque est le fourvoiement, et donc que l’autorité participe à des actions que l’on serait enclins à redouter, à fuir ou à réprouver.

La dépendance au pouvoir est donc à fortement apprendre, qui ne joue pas de codes sociaux afin d’affirmer son argumentation ? Qui y résiste seulement ? Peut-on passer de ruses à une conscience non dévoyée de l’autorité ? Apprendre à repérer et à refuser fascination, manipulation, séduction, intimidation me parait être utile ici pour chacun d’entre nous, en tant que récepteur et émetteur. Imposer une tradition de respect de l’humain, une sacralisation d’un temps d’apprentissage pourrait servir chacun. L’image de la tradition peut se trouver dans le rite, le débat coopératif a donc tout à fait sa place dans l’enseignement. Pour cela il m’apparait nécessaire de rencontrer l’altérité non pas simplement dans le but d’un enrichissement personnel qui comblerait des peurs ou des failles individuelles, mais de cerner le mécanisme de la multiplicité des approches possible des individus dans le renoncement aux passions. Cette pensée est tellement connotée de spiritualité qu’elle doit pour exister se détacher de toute autre but. Je comprends l’idée de religion laïque en ce sens sans pour autant l’intégrer directement dans des cours, par contre , une alternative possible me parait être le contrat entre élève et enseignant répandu à toute la collectivité, obéissant aux principes de laïcité et en accord avec le règlement intérieur, lui-même déterminé en fonction de la loi. Penser le système institutionnel en interactions et en profondeur (dans son sens littéral) peut-il être une réponse ? 

La tradition comme recours contre le fourvoiement

Arendt : la tradition est un ensemble de pensées et d’usages qui perdurent. Tout ce qui tend à les déstabiliser, à les dissoudre y est antinomique.

Le chef doit rendre intelligibles les ordres d’un côté et l’oeuvre commune de l’autre, c’est à dire en terme de coopération, ce qui inscrit l’activité de production dans la culture.

Tradition culture et travail coopératif équilibrés entraine l’enthousiasme et le charisme.

La notion de charisme étant une notion complexe, invisible sans la jonction des éléments du processus d’autorité. Des directions émanantes du contrat entre élève et enseignant peuvent constituer une base traditionnelle dans une culture où est visée l’apprentissage autonome de l’élève. Cela peut-il influencer l’énoncé même de la problématique d’un cours ?

Autorité, inégalité et situation anthropologique fondamentale

Laplanche : ressort de la séduction, du message de la traduction et du refoulement. Mais la séduction n’est pas sexuelle. Elle est inhérente au biologique, à l’auto conservation et sa materialisation dans l’onde porteuse de l’attachement (Bowlby Attachment and Loss 1978 )

Dans la relation enfant-adulte, il faut préserver la vie biologique et donc recourir à des imitations , des interdictions et des sanctions.

Image du père ? Trop absolue. Mendel : le seul contrepoids à l’autorité est la démocratie.

Nuance : pas de démocratie possible sans autorité. Hobbes : recourir à la force est nécessaire pour préserver la paix (dans une fratrie par exemple quand les différents tendent à enfler la violence).

La communauté des égaux (La Boite et Montaigne, en héritage de Platon, reste un idéal).

Il faut donc de l’obéissance qui se mute en soumission c’est à dire l’abolition de toute critique et de toute résistance.

Situation anthropologique fondamentale et activité déontique

Dans la relation de soin (retrieval) se forment des modalités d’échange : la communication articulée autour de la dynamique message-traduction. Puis dans la négociation de l’enfant avec l’adulte. L’apparition du jeu est donc un espace de médiation nécessaire. Les enfants participent donc probablement à la formation de l’adulte puisque le nombre de concessions en raison de ses besoin, de sa constitution et de ses volontés exige la négociation.

L’autorité fait donc l’économie de la violence. L’obéissance reste première mais les activités sont déontiques.

Tester et rejeter l’autorité véhicule une certaine conception des valeurs de la subjectivité et de la culture. Le défaut d’incarnation de l’autorité dans l’adulte empêche l’enfant d’entrer dans la révolte, la négociation et l’émancipation.

Il m’est apparu dans ma carrière bien des fois de recourir à l’inverse, de prendre la pyramide par le sommet et d’en oublier la base, de croire que mon statut me conférait en tout dernier recours une autorité. Hors, dois-je apprendre à tricher, mentir, se revêtir d’un habit de soumission à mes élèves, ou les faire s’élever en conscience de la construction d’identité par l’acceptation de ce jeu de l’autorité ? Est-ce seulement de mon devoir en tant qu’enseignant ou en tant que citoyen ?  J’espère qu’en proposant aussi ce cheminement et ces schémas personnels, cela va aider aussi mes pairs à élaborer leurs propres réflexions.

Laisser un commentaire