L’empire des sons

 Après quelques semaines de test, voilà un descriptif d’activité. Prévue pour une demi-heure par cours, elle s’est parfois étendue un peu davantage car certaines classes ont bien aimé.

Résumé de l’activité : des clans / ilôts doivent se déplacer sur un terrain large/ gymnase au son d’un general / eleve avec instrument, avec la dimension d’une carte connectée où le départ et l’arrivée des clans est chaque fois spécifiée.

Le choix de l’instrument est laissé libre par l’îlot, de même que le codage , mais une activité préparatoire introduit la mise en situation.
 

une classe en action
 
Préparation : 

Première séance : débat cours en coopératif autour de la communication / transmission ; puis point de réflection orienté par l’acte musical : si action, nécessité de la rapidité dans la transmission, voire synchronicité de la pensée musicale. J’apporte quelques exemples au cas où l’analogie avec les signaux sportifs ( rugby, basket, hand etc.) ne sont pas issus de l’expérience des élèves.

Avec mailloche et djembé , la classe invente un codage simple pour les mouvements : un pas en avant, un pas en arrière , tourner à droite , à gauche . Je fais le son, les élèves prennent de l’espace dans la classe et se déplacent en fonction du signal.

Quelques élèves volontaires prennent ma place.

Deuxième séance : on reprend le codage mais je cède ma place très vite. On passe à la nécessité de la complexité du rythme par des enchaînements de codage : un pas en avant, tourner à droite, un pas en avant etc.

On invente des signaux en fonction des classes qui peuvent accélérer la compréhension ( qui parfois ont correspondu avec ceux que j’avais prévus : « comment ? » « Oui » « Non »  » lent » « rapide » ). J’ai interdit l’invention du signal  » va directement au point d’arrivée  » …

 

exemple de carte eleve
 
Puis par ilôts par affinités , un eleve par groupe dirige 4 ou 5 de ses camarades pour s’asseoir sur leurs chaises à partir d’une position debout dans la salle au hasard. Chaque fois qu’un eleve retrouve sa chaise, il s’arrête , les autres continuant. À chaque obstacle ( pupitre, pied micro, synthé etc) , l’élève s’arrête et se fige jusqu’à retrouver un ordre de mouvement possible. Quelques fous rires ont ponctué les activités !
Mise en situation : 

Au début du cours, les ilots sont formés . Les élèves se répartissent les rôles suivants :

  • Général ( code les mouvements par signal sonore, ne peut parler, est loin de son ilot et statique, vérifient le respect des règles des ninjas )
  • Décrypteur ( décode les signaux et se porte garant du signal émis par le general)
  • Sentinelle ( veille à ce que l’ordre soit possible en fonction du terrain et des obstacles éventuels)
  • Officier des communications ( veille à ce que le groupe soit coordonné et ne s’éparpille pas dans tous les sens. Garant de la rapidité )
  • Ninja ( A le droit deux fois de quitter le clan pour aller voir le général, afin d’aider son clan s’il se trompe complètement . Les autres généraux peuvent surveiller si les ninjas demandent bien une aide et non pas le point d’arrivée).

 

ilots ludifies roles
 
Les ilots choisissent leur instrument ( tout est permis, même la voix et dans ce cas là on ne doit pas prononcer de mots bien sur , des signaux sonores avec hauteurs, volumes , timbres différents etc.) et leurs codages. Cela prend bien 10 mn environ, l’activité est chronométrée.

J’ai la chance de pouvoir bénéficier d’un espace vert de grande taille juste devant ma salle. Je n’ai fait cette activité que quand le soleil le permettait, ce qui est arrivé par chance assez souvent ( mais pas toujours, alors nous sommes parfois passé à d’autres activités du cours qui étaient les enregistrements des différentes acoustiques avec un même son , en fonction des tailles, matériaux et revêtements des salles, car la séquence porte sur la musique et les lieux ).

Dans cet espace, les généraux qui donnent les ordres sont disposés avec les instruments de leurs choix sur une petite terrasse ( afin de ne pas abîmer les instruments ).

Chaque general dispose d’une carte sur l’iPad , d’abord non connectée aux autres puis dans un second temps reliée ( chaque general doit avancer son pion en fonction de son groupe et voit donc les mouvements des autres . Application virtual tabletop 3D , la même que dans l’activité des tambours et des pirates pour 6emes décrite dans un article antérieur ).

  
Les obstacles sont donc sur la carte et le trajet se retrouve complexifié. 

L’intégration d’un signal sonore codifié, la creation d’un alphabet musical, l’interprétation et le jeu d’un signal sonore en fonction de l’espace, la communication sonore et les gestes se relient sans peine à des propriétés de jeu collectif et individuel, d’attention, de simultanéité, de creation contemporaine , de mise en mouvement collective et d’une forme de performance d’un jeu de scène mixte.

L’aspect guerrier n’étant bien sûr qu’un habillage puisqu’il n’y a pas de confrontation , tous les généraux faisant partie de la même armée impériale dans le détour ludifié. Les injonctions à obéir n’ont aucun sens oppressant puisque naturellement c’est par la rapidité et le volume que les généraux manifestent leurs approbations ( ou désapprobations ! ) donc encore là le domaine de l’interprétation musicale.

J’ai , à la préparation , pensé à utiliser les applications Smartfaust mais je préfère les réserver à un autre usage. Elles peuvent faire sens cependant avec un matériel amplifié puissant et mobile.

Il ne nous reste qu’à aller dans le gymnase pour terminer l’activité et profiter du marquage au sol des terrains différents afin de correspondre plus facilement à la carte virtuelle.

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