Les hashtags émotionnels

Dans la gestion des ilots, il y a souvent des disputes, des freins, des longueurs et des incompréhensions. Ces parasites dans la communication entraînent douleurs et exclusions.
Si le système des ilots permutés présente l’avantage d’une plus grande malléabilité et une volonté de progression, il n’a pas pour ambition de résoudre ces conflits.
Le travail de la congruence ou encore de la CNV peut y pallier mais la structure manque en général afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre, il faut donc une intervention rapide , interactive et presque sacralisée (dans un sens pétri de laïcité bien sur) afin qu’immédiatement n’importe qui puisse s’en emparer.
L’outil proposé est né à la suite d’une discussion avec une personne extraordinairement brillante ( je ne sais si elle souhaite être nommée ).
Ce sont les #emotionnels : des modes de communications qui mettent en avant des attentes, elles-mêmes traduisant des émotions.
Le but recherché étant d’éviter les blocages, les peurs, les rapports de force, les apriori, les fantasmes et les effets de groupe et d’exclusion.
Il fallait un symbole, le # représente sur les réseaux sociaux l’emoji sonore -souvent traductrice d’états intérieurs- me semble t il (ou pensée en voix intérieure quand on le lit).

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Utilisation :
Une idée est émise après le mode et hashtag
 » mode humour  » ou « hashtag humour » : « non mais allo quoi c’est quoi cette idée »
« mode cogito : je pense que cela peut aider à fluidifier les conversations sans qu’aucune opinion ne soit détruite »

Comme l’utilisation de ce système a pour but d’être manipulée par chacun, j’ai créé quelques cartes à plastifier ou à afficher (app Typorama).
Je teste ce système dans les débats et les ilots dès la rentrée.J’espere ajouter d’autres # relationnels au fur et à mesure des idées des #edmus ou de ma propre expérience.

Voilà les cartes séparées :

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2 réactions au sujet de « Les hashtags émotionnels »

  1. Bonjour Rémi, j’imagine que si tu partages toutes ces idées, c’est aussi parce que tu es ouvert aux remarques … je me permets donc d’en faire.

    J’aime beaucoup l’idée générale et plus encore, j’aime l’idée d’un monde où les gens, avant même de s’exprimer, sauraient dans quel état d’esprit ils se trouvent et sauraient de quoi ils ont besoin.

    C’est un de mes chevaux de bataille en ce moment : remplacer le « j’ai pas de feuille » par un « puis-je aller prendre une feuille, s’il vous plait ? » … et je trouve, en règle générale, que pas mal d’adultes réussissent aisément à dire qu’ils ne vont pas bien ou que quelque chose leur déplait mais qu’ils ont beaucoup plus de mal à exprimer ce qu’il leur faudrait pour aller mieux.

    Donc : super idée !

    En revanche, ayant été bercé adolescent par des bouquins de J. Salomé et des idées du genre « le tu qui tue », je trouve les « vous ne devez pas me couper » ou les « tu dois respecter » presque agressifs. Après, je comprends que le respect mutuel n’est pas une option mais je préfèrerais personnellement un « j’ai besoin de finir ma phrase sans être coupé(e) » ou « j’ai besoin de respect ». Cela mettrait encore plus l’accent sur le caractère personnel de ces hashtags émotionnels.

    Sinon, si un élève dégaine un #humour en même temps qu’un autre brandit un #jexplore … que se passe t’il ? parce que la bonne blague n’attend pas … sinon elle tombe à l’eau ! Et est-ce que utiliser un #jexplore n’est pas un peu mesquin ? La personne qui le brandit a certes anticiper son besoin de ne pas être coupée mais elle a également imaginer que les personnes autour d’elle étaient suffisamment impolies pour la couper. Est-ce que le #humour n’est pas une permission de dire des saloperies ? « Tu n’as pas le droit de te vexer pour ce que j’ai dit, j’avais utiliser le #humour !!! ».

    Je cherche la petite bête et j’espère que tu n’y vois pas d’attaque personnelle. J’ai juste l’impression que ta très bonne idée aura peut-être comme effet secondaire indésirable de reporter un peu plus loin le problème qu’elle tentait de résoudre : comment les aider à mieux « vivre ensemble ».

    1. Bonjour et merci Guillaume pour tes retours précieux !
      Effectivement, je me place du point de vue de l’élève qui ne sait pas comment exprimer ses besoin mais qui est pris dans un mode émotionnel où il est en conflit insoluble avec lui-même, d’où le caractère d’urgence de ces injonctions.
      Mon point de vue sur les émotions est qu’elles n’obéissent, dans ce cas là, pas à un recul suffisant pour permettre la liberté à la raison de prendre le pas. La carte, le # , remplace ce manque impossible à combler sur le moment. Après, avec un recul nécessaire, la démarche d’une C.N.V. y a tout à fait sa place comme tu le soulignes par tes très heureux exemples en effet.
      Pour les simultanéités : il y a parfois conflit effectivement entre les cartes. un #jexplore ou un #cogito ne permet pas un #humour. C’est au premier à dégainer , mais plus simplement à la fin de la phrase. Par contre un #citylife permet un #humour. J’imagine alors des poupées gigognes de comportements, des parenthèses d’actions qui peuvent rendre plus animées mais contenues dans un contexte, les interactions.
      Pour #humour : oui tu as raison mais en même temps, cette action se tue toute seule. Elle ne s’affranchit d’ailleurs pas des règles de la vie de classe, du règlement intérieur. N’importe qui pourra toujours détourner n’importe quel outil suivant son prisme, son positionnement, ne crois-tu pas ? Je ne prétends pas éradiquer le cynisme, mais je prétends le contenir dans un mode d’auto-destruction. Quelqu’un dit quelque chose de désagréable qui obéit quand même au règlement intérieur ? Avec le mode #humour il sait tout simplement que c’est un coup d’épée dans l’eau, même s’il est suivi, sa parole est destinée à l’oubli immédiatement et à la non-considération.
      Pour couper la parole : oui, je pense sincèrement qu’il faut l’interdire expressément car je n’ai pas observé un seul être humain exempt de cette tendance d’être emporté par ses émotions à moins d’une déjà grande discipline intérieure. Je pense aussi que les interactions humaines sont tellement teintées de l’histoire émotionnelle de chacun qu’il est vain de demander un changement profond à quelqu’un sans qu’il ne le décide lui-même. C’est pour cette raison que de façon laïque je parle de cadre « sacré ».
      Mes réponses ne sont pas définitives, elles n’ont que le but d’éclaircir ce premier jet par rapport à tes arguments que je trouve d’ailleurs très résonnants en moi , comme l’emploi du « je », qui me parle beaucoup. Je sens déjà que ta remarque infuse en moi.
      Ta façon de me faire des remarques est tellement pleine de respect et de considération qu’il m’est très agréable de t’offrir à mon tour ce positionnement doux, n’hésite pas à engager de nouveau le dialogue, qu’il soit favorable ou moins d’ailleurs, ça sera avec plaisir. A bientôt Guillaume, porte-toi bien !

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