Neurosciences – Les effets de la musique

Les effets de la musique

La musique accèlere le développement cognitif d’une façon générale. Les règles, c’est à dire les encodages d’une répétition qui accélèrent le câblage neuronal, sont appliquées très tôt dans l’âge humain. C’est à dire que la musique permet la fixation de répétitions efficaces dans l’enfance. Les erreurs doivent donc arriver au plus tôt afin de les réorienter, car sans erreurs il n’y pas de possibilité d’orientations, de choix. 

La musique prépare l’enfant à percevoir le langage comme une flexibilité, dans des contextes différents (Trehub) . La musique permet alors de pratiquer la surextension, c’est à dire la capacité à changer le contexte et à bénéficier d’une idée nouvelle dans la construction de la pensée. Prenons un exemple de surextension :

J’aime la bière

J’aime la bière mais je n’en suis pas sur

Marie aime la bière mais je n’en suis pas sur

Etc.

En ce qui concerne la musique, l’ajout de notes permet l’initiation à cette surextension : une mélodie se construit par ajouts multiples, dont l’affinage s’occupe aussi bien du sens général que du particulier et du contexte.

L’initiation à la prosodie (rythmes, mélodies de la parole) est donc aussi une compétence du langage permise par la musique. 

Wikipedia

HYPOTHESE 1 : tous les jeux vocaux ou instrumentaux de constructions sont ici évidemment à favoriser, tous les apprentissages par focale sur la difficulté ou les points saillants, indépendamment, de la ligne mélodique, rentrent dans ce contexte. Faire appel aux professionnels des méthodes d’échauffement et des liaisons avec le corps est une évidence. Cela n’est pas le sujet premier de cet article ni même de ce site, mais cela me semble incontestablement incontournable.

HYPOTHESE 2 : favoriser les représentations spatiales par des objets transitionnels prend encore ici une importance majeure. Legos, objets etc que l’on assemble pour figurer une mélodie, une structure, un rythme etc. 

HYPOTHESE 3 : Utiliser le codage ( Sonic Pi , Max MSP par exemple mais bien sur plus simplement Scratch ou similaires ) afin d’entrer dans la musique. Non pas simplement pour créer de la musique mais pour représenter la musique même. Des « mélodies algorithmiques » dont à envisager, comme j’avais envisagé des tableaux de mixage.

Il est à noter que chez les oiseaux, le mâle qui produit la mélodie la plus complexe est celui qui a le plus de chance de se reproduire. 

La musique développe les neurones miroirs (parties du cerveau qui se déclenchent pour préparer l’action : je prends une banane, le neurone miroir s’active chez le singe même si ce dernier ne bouge pas). Quand on entend, voit de la musique, le cerveau interprète ces signes comme s’il les faisait lui-même. L’aire de Broca contient des neurones miroirs, c’est aussi l’aire du langage. C’est à dire que la musique développe la relation à la pensée et à l’empathie, à la spatialisation et à l’appropriation.

HYPOTHESE 1 : aucune conclusion hâtive n’est à formuler ici mais quand Messiaen s’intéresse  aux oiseaux et en crée un système musical complet, j’ai personnellement très envie de m’intéresser aux langues sifflées ou aux connotations des mélodies.

HYPOTHESE 2 : faire tester l’immersion comme méthode d’apprentissage, proposer à des éditeurs de jeux musicaux la création d’un Hololens – Occulus centré autour de la direction d’orchestre ou du jeu d’un instrument. Cela pourrait advenir d’ici les quelques années.

HYPOTHESE 3 : la robotique prend ici une dimension pédagogique majeure. Programmer un bras articulé pour mieux comprendre le geste musical par exemple, mais aussi un ensemble d’instruments à fabriquer. L’utilisation de drones musiciens me court depuis quelques années dans la tête.

HYPOTHESE 4 : des capteurs de mouvements pour représenter le corps sur un écran en lui faisant faire par interaction de la musique sur un environnement virtuel peut peut-être constituer une étape intermédiaire à l’hypothèse 2. J’avais utilisé il y a quelques années des programmes d’aides aux personnes paraplégiques pour favoriser le mouvement. Qu’en est il aujourd’hui de ce point de vue ?

HYPOTHESE 5 : utiliser les miroirs , la captation vidéo et la retransmission sur plusieurs écrans de plusieurs côtés de l’individu. Affiner par l’auto évaluation les améliorations possibles. Jouer ainsi au miroir avec les élèves en construisant des jeux d’imitation. Imitation de la voix, des gestes, guidage par une personne, un groupe. Cela est immédiatement réalisable.

Plus fines que les paramètres du son, les composantes élémentaires de la musique peuvent se distinguer comme suit :

  • volume
  • Hauteur tonale
  • Contour
  • Durée / rythme
  • Tempo
  • Timbre
  • Position spatiale
  • Réverbération

Ces composantes sont indépendantes et on peut les changer sans affecter les autres.

Lorsqu’elles s’assemblent en complexité de manière à créer du sens on peut dégager :

  • la mesure
  • La tonalité
  • La mélodie
  • L’harmonie

Les représentations aigu/haut et grave/bas sont culturelles. Les grecs les avaient en inversées du madrigalisme parce que leurs instruments à corde étaient en général orientés verticalement. Ce ne sont donc pas des étiquettes intuitives (le tonnerre grave du ciel/ les criquets aigus du sol). De même gauche et droite placées pour le grave et l’aigu sont placées arbitrairement.

Le volume : c’est la distance d’oscillation d’une corde et la hauteur la vitesse de cette oscillation.

La hauteur tonale n’est qu’un phénomène purement psychologique : les ondes sonores ne possèdent pas de hauteur tonale propre. De même que la lumière n’a pas de couleur et que le cake n’a pas de gout sans le cerveau qui l’analyse par une multiplicité de récepteurs chimiques et électriques.

L’arbre qui tombe dans la forêt sans personne pour l’entendre produit-il un son ? Non. 

Donc les couleurs les sons etc sont différents pour chaque appareil perceptif, chaque espèce animale etc.

On ne peut donc pas assigner de hauteur précise quand on se rapproche des limites de perception même si un ordinateur peut toujours en calculer les fréquences. Un morceau de musique, pour avoir une fréquence audible en son, doit se situer entre 55 et 20000 Hz.

Les objets possèdent aussi une fréquence de vibration inhérente.

La plupart des cultures ne peuvent distinguer des écarts de notes inférieurs à 1/2 ton, et la plupart des individus n’entendent pas les différences de hauteur à moins d’1/10 de demi-ton 

L’oreille et à l’intérieur sa membrane basilaire peut faire office de carte tonotopique (endroits de la membrane où les fréquences sont activées) puisque les sons y sont répartis. C’est à dire qu’on sait quels sons entend quelqu’un rien qu’en observant son activité cérébrale, au contraire de la couleur.

L’octave utilise une relation circulaire à la musique, les sons de la gamme recommencent alors qu’ils sont différents. Cette relation est observée dans toutes les musiques du monde et aussi dans le monde animal (singe et chat).

La relation à la mélodie est constituée d’intervalles et non de sons absolus. On ignore encore les relations d’intervalles qui résultent d’un processus complexe dans le cerveau.

Le cerveau rétablit la fondamentale s’il ne l’entend pas grâce aux composantes harmoniques. Et il recompose le son si les valeurs des harmoniques s’en distinguent. Ce phénomène s’applique aux animaux aussi (experience de Petr Janata avec les chouettes effraies).

Les harmoniques mélangées avec les différences de fréquences entrainent la création du timbre : le volume des composantes étant fort ou moins fort (trompette marine / synthèse additive /orgue).

HYPOTHESE 1 : une fois les composantes explicitées, manipulées, travaillées, réaliser des activités pour rendre les composantes complexes évidentes.

HYPOTHESE 2 : l’absence de témoignage rend évidente l’absence de son : proposer de réaliser la musique d’autres animaux. Il serait intéressant de faire écouter l’activité humaine par l’oreille des animaux aussi.

HYPOTHESE 3 : chercher tout ce qui peut participer de l’harmonie des sphères et des relations harmoniques dans une séquence : de Mendeleiev aux grecs antiques, des attractions gravitationnelles des corps célestes à la cymatique.

HYPOTHESE 4 : axer l’apprentissage de la composition des accords sur les fondamentales et s’en détacher assez vite, expérimenter ces phénomènes par la voix en relation avec les compositions (quintina corse, diphonie etc)

HYPOTHESE 5 : repenser les exercices de synthèse granulaire en cherchant les imitations d’autres timbres par les fréquences harmoniques en les ciblant précisément.

HYPOTHESE 6 : faire réaliser des cartes tonotopiques par les élèves, comme si on voyageait dans l’infiniment petit. De même transformer le cadre naturel de tous les jours en carte tonotopique. Placer un clavier sur le sol, imiter Bobby MacFerrin, construire des activités en ce sens.

HYPOTHESE 7 : rechercher tous les instruments qui ne produisent pas le son attendu, les lier aux activités de synthèse granulaire. Pratiquer une alchimie sonore en mélangeant les timbres dans ce sens et anticiper l’apprentissage de l’orchestration.

Le tempo

L’individu moyen se souvient très bien du tempo, la variation en moyenne atteint 4% de rapport différentiel par rapport au modèle. Cela vient du cervelet qui a un rapport très immédiat avec la perception et la mémoire.

On peut synchroniser notre horloge interne à la mesure, la danse est fondée sur ce principe. Ainsi taper du pied sur du binaire est commun jusqu’à l’intégrer. Taper du pied correspond à anticiper le son. Prendre exemple sur Tchaikovsky 5/4 2nd mouvement 6° symph. 

HYPOTHESE 1 : ressentir la vitesse en pensant à une chanson, inventer une multihorloge musicale. Si je pense à telle chanson, je peux appréhender telle vitesse. Si je danse telle anse, si je marche dans tel lieu etc.

HYPOTHESE 2 : Intégrer des mouvements sur d’autres mesures ? Penser à des schémas répétitifs usuels de mouvements ? Penser l’anticipation en adaptant des exercices de déchiffrage mais sans partition, des déchiffrages de vitesse ? Pratiquer des suggestions : si on pense à une boite de nuit, un lounge, un bal, quel sera la tempo de la musique ? Penser une activité en ce sens.

Au sujet du volume : 

Quand on « monte » le son on augmente l’amplitude de vibration de molécules. Le volume n’est donc pas additif. L’amplitude du volume s’appelle la « marge dynamique ». Notre oreille compresse les sons trop forts d’un rapport à 1dB entendu pour 4dB perçus (réels).

Les bouchons bloquent 25dB mais pas sur toutes les fréquences.

HYPOTHESE 1 : rappel des risques auditifs mais aussi réalisation possibles de machines à silence etc.

Impressions : les sons simultané ou localisés au même endroit apparaissent comme le même instrument. Le jeu de timbre est permanent. Les harmoniques sont diffusées à quelques millièmes de secondes de différences et de là vient la reconnaissance de plusieurs timbres dans des jeux simultanés.

La rapidité des sons donne l’illusion d’une mélodie alors que cette mélodie est toute autre fantaisie impromptu Chopin do dièse majeur op66

L’attente

Le jeu temporel quasi permanent dans la musique consiste à deviner à quoi s’attendre après le son émis. D’autres moyens que les cadences existent (rompues, parfaites, plagales etc) :

Beatles I want you (She’s so heavy) : fin d’une boucle en plein milieu 

Fade out

En blues, ralentir le tempo. En jazz répéter une cellule du thème trois fois.

Les phases, les samples, le dodécaphonisme, la musique spectrale etc. participent de cet élan d’attente de ce qui suit.

HYPOTHESE 1. : installer des structures pour les briser, travailler sur l’attente, l’anticipation. On peut penser un environnement de cours modulaire très rapide pour mettre en lumiere la sécurité de la répétition. La sécurité vient d’une pratique ritualisée, ritualiser la méthodologie qui permet l’autonomie plutôt que la rendre exceptionnelle.

HYPOTHESE 2 : renforcer les exercices de type fin d’un morceau à deviner, les activités d’écoute intérieure ( jouer un morceau et s’arrêter parfois tout en reprenant le morceau chanté/joué comme si on ne s’était pas arrêté, faire chanter la fin d’une phrase mélodique par les élèves après que j’en ai fait chanter le début etc.).

HYPOTHESE 3 : penser la rupture des boucles, des samples, des phrases mélodiques des musiques répétitives ou minimalistes. Penser à mettre en valeur les reprises, les contrafactum, les timbres etc.

Attentes de styles, de construction architecturales, tout cela est parfois trompé par les compositeurs eux-mêmes. Comme Umberto Eco peut le manifester dans son Pendule de Foucault, ou encore des châteaux comme le Neuschwanstein , des constructions animales comme les termitières etc.

Le cerveau n’enregistre pas la totalité de l’information telle quelle mais des schémas, des parties qu’il recombine sans cesse pour les comparer. Il faut donc toujours une premiere fois pour exercer un élément de comparaison.

Les mélodies les plus connues concourent de cet état : hymne à la joie Beethoven commence sur tierce au lieu de fondamentale et le retour à la fondamentale est instable au sein de la mélodie.

HYPOTHESE 1 : apprendre les doublures de tierces et les fondamentales systématiquement dans les chansons.

HYPOTHESE 2 : faire écouter un style un jour

HYPOTHESE 3 : favoriser l’anticipation en imitant, pastichant, caricaturant des styles relatifs aux époques. Jouer sur l’humour au lieu de l’évacuer, permettre l’humour des élèves sur les critiques de styles et le travailler directement. Si le classique fait dormir, alors ça donnerait quoi de chanter une mélodie qui fait dormir ? Etc. Se préparer un arsenal de réponses possibles qui réduiront la prise au dépourvu et qui permettront aux élèves de pratiquer une construction schématique et la faculté d’anticipation.

La musique irrigue tout le cerveau en terme de relations synaptiques. Donc toutes les zones de l’expérimentation y sont couvertes.

La structure du langage couvre une zone

La structure musicale : deux zones

La mélodie : une zone

Certaines zones semblent se chevaucher et d’autres sont uniquement dédiées à la musique. 

Chez les malentendants, une zone qui active la vue, l’organisation visuelle des signes est en activation chez les entendants au sujet de l’harmonie. L’organisation des informations dans le temps active cette zone.

Organisation neuronale de la musique :

Origine des sons : tympan

Tri en fonction de la hauteur tonale

Langage et musique emprunte des circuits différents

Langage : identification des phonèmes

Musique : hauteur tonale, timbre, contour, rythme

Le lobe frontal rassemble le tout et détermine s’il est possible d’en retirer une structure dans le temps.

L’hippocampe et lobe temporal vont chercher des éléments de comparaison

La musique permet la libération de dopamine par la cessation de l’arrêt normal des freins d’émission de dopamine. Comme la récompense des drogués.

HYPOTHESE 1 : il y a beaucoup de conclusions à tirer de cet envoi de dopamine mais c’est un domaine sur lequel je ne veux pas encore me risquer faute encore de connaissances suffisantes, le risque de dégâts psychique existant, je m’abstiendrais pour l’heure. Je pense donc toujours entraîner une relation au plaisir et passer par les émotions. Ce sujet mériterait un approfondissement considérable.

HYPOTHESE 2 : encore ici, la construction d’une langue inconnue (slam elfique etc.) avec des paramètres musicaux comme les composantes se révèle judicieux je pense. Aller vers le langage des animaux me semble aussi pertinent en plus que celui des humains, il faut que je me renseigne sur les progrès en éthologie et en linguistique.

HYPOTHESE 3 : un carnet de son du jour, un agenda sonore me semble pertinent, un vécu musical mais aussi affectif et sonore de façon générale. Pourquoi pas créer un agenda personnel sur l’ENT ? Où chaque semaine l’élève aurait à marquer des moments particuliers de sonorités ? Ou un moment dédié à ça dans le cours ? Ou 3 minutes de méditation guidée par cours dans ce but d’activer les zones temporelles et l’organisation des informations ?

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